Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/420

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vent, couvert d’une brume épaiſſe & froide ; Les flots ſont toujours agités, les vents toujours impétueux dans ſon contour ; ce qui doit venir de ce que la mer irrégulièrement pouſſée par des courans qui portent tantôt d’un côté & tantôt de l’autre, heurte avec impétuoſité contre des bords qui ſont partout à pic, & en eſt repouſſée avec la même violence. Cette cauſe eſt d’autant plus vraiſemblable, que ſur le banc même, à quelque diſtance des bords, on eſt tranquille comme dans une rade, à moins d’un vent forcé qui vienne de plus loin.

La morue diſparoit preſque toujours du grand banc & des petits bancs voiſins, depuis le milieu de juillet juſqu’à la fin d’août. À cet intervalle près, la pêche s’en fait toute l’année.

Avant de la commencer, on fait une galerie depuis le grand mât en arrière, & quelquefois dans toute la longueur du navire. Cette galerie extérieure, eſt garnie de barils défoncés par le haut. Les matelots s’y mettent dedans, la tête garantie des injures du tems, par un toit goudronné qui tient à ces barils. À meſure qu’ils prennent une morue, ils lui