Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/427

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vingts deux barriques d’huile. Le produit entier fut vendu 1 421 615 livres.

La nation rivale fit une pêche beaucoup plus conſidérable. Peu de ceux qui y étoient employés étoient partis d’Europe. La plupart arrivoient de la Nouvelle-Angleterre, de la Nouvelle-Écoſſe, de l’iſle même de Terre-Neuve. Leurs bâtimens étoient petits, faciles à manier, peu élevés ſur l’eau, & ne donnoient guère de priſe aux vents & à l’agitation des vagues. C’étoient des matelots plus endurcis à la fatigue, plus accoutumés au froid, plus faits à une diſcipline auſtère qui les montoient. Ils portoient avec eux un appât fort ſupérieur à celui qu’on trouvoit ſur les lieux. Auſſi leur pêche fut elle infiniment ſupérieure à celle du François. Mais comme ils avoient moins de débouchés que lui pour la morue verte, la plus grande partie du poiſſon qu’ils prirent fut porté ſur les côtes voiſines, où on le convertiſſoit en morue sèche.

Cette autre morue s’obtient de deux manières. Celle qu’on nomme pêche errante, appartient aux navires expédiés tous les ans d’Europe pour Terre-Neuve, à la fin de mars ou dans le courant d’avril. Souvent ils ren-