Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/497

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ſachuſet ; cent quatre-vingt-douze mille à Connecticut ; cent cinquante mille à Hampſhire ; cinquante-neuf mille ſix cens ſoixante dix-huit à Rhode-Iſland : ce qui forme dans ce ſeul établiſſement une population de quatre-vingt un mille ſix cens ſoixante-dix-huit âmes.

Une ſi grande multiplication d’hommes, ſembleroit annoncer un ſol excellent. Il n’en eſt pas ainſi. À l’exception de quelques cantons du Connecticut, les autres terres étoient originairement couvertes de pins, & par conséquent ſtériles tout-à-fait ou très-peu fertiles. Aucun des grains d’Europe n’y proſpère ; & jamais leur produit n’a pu ſuffire à la nourriture de ſes habitans. On les a toujours vu réduits à vivre de maïs, ou à tirer d’ailleurs une portion de leur ſubſiſtance. Auſſi, quoique le pays ſoit aſſez généralement propre aux fruits, aux légumes, aux troupeaux, les campagnes ne ſont-elles pas la partie la plus intéreſſante de ces contrées. C’eſt ſur des côtes hériſſées de rochers, mais favorables à la pêche, que s’eſt portée la population, que l’activité s’eſt accrue, que l’aiſance eſt devenue commune.