Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/498

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L’inſuffiſance des récoltes dut exciter plutôt & plus vivement l’induſtrie dans la Nouvelle-Angleterre, que ſur le reſte de ce continent. On y conſtruiſit même, pour les navigateurs étrangers, beaucoup de navires, dont les matériaux, aujourd’hui chers & rares, furent long-tems communs & à bon marché. La facilité de ſe procurer du poil de caſtor, donna naiſſance à une fabrique de chapeaux fort conſidérable. Des toiles de lin & de chanvre ſortirent des ateliers. Avec la toiſon de ſes moutons, la colonie fabriqua des étoffes d’un tiſſu groſſier, mais ſerré.

À ces manufactures, qu’on pourroit appeler nationales, s’en joignit une autre alimentée par des matières étrangères. Le ſucre donne un réſidu, connu ſous le nom de ſirop ou de mélaſſe. Les nouveaux Anglois l’allèrent chercher aux Indes Occidentales, & le firent d’abord ſervir, en nature, à divers uſages. L’idée leur vint de le diſtiller. Ils vendirent une quantité prodigieuſe de cette eau-de-vie aux ſauvages voiſins, aux pêcheurs de morue, à toutes les provinces ſeptentrionales ; ils la portèrent même aux côtes d’Afrique, où ils la livrèrent

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