Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/507

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Nouveau-Monde, ce pays devoit appartenir aux Provinces-Unies. Un homme qui couroit les mers, ſous leur pavillon, l’avoit découvert. Il en avoit pris poſſeſſion en leur nom ; & il leur cédoit tous les droits qu’il pouvoit y avoir perſonnellement. Sa qualité d’Anglois n’ôtoit rien à ces titres inconteſtables. On ne put donc qu’être étonné d’apprendre que Jacques I revendiquoit cette contrée, parce que Hudſon étoit né ſon ſujet ; comme ſi la patrie n’étoit pas le pays qui fait vivre. Auſſi ce prince n’inſiſta-t-il que légèrement ſur une prétention ſi peu fondée.

La république, qui ne vit dans la propriété qu’on ne lui diſputoit plus, qu’un établiſſement de commerce pour le caſtor & pour d’autres pelleteries, la céda à la compagnie des Indes Occidentales. Ce corps dirigea toute ſon action vers ces ſauvages richeſſes ; & pour s’en approcher le plus qu’il étoit poſſible, fit élever ſur les bords de la rivière d’Hudſon, à cent cinquante milles de la mer, le fort d’Orange, qu’on a depuis nommé Albani. C’étoit-là qu’on apportoit à ſes agens des fourrures, & qu’ils donnoient en échange aux Iroquois des armes à feu & des munitions