Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/508

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de guerre, pour combattre les François arrivés depuis peu dans le Canada. Alors, la Nouvelle-Belge n’étoit qu’un comptoir. La ville d’Amſterdam comprit qu’une colonie ſeroit judicieuſement placée dans cette partie du Nouveau-Monde ; & en obtint aſſez aisément la ceſſion, en donnant ſept cens mille francs à ſes propriétaires.

Des vues plus étendues exigeoient d’autres arrangemens. On laiſſa ſubſiſter le poſte placé au voiſinage des cinq nations : mais il parut néceſſaire d’en établir un plus conſidérable à l’embouchure de la rivière, dans l’iſle de Manahatan ; & l’on y bâtit la Nouvelle-Amſterdam. La ville, ſon territoire, le reſte de la province ne furent jamais troublés par les ſauvages voiſins, les uns trop foibles, & les autres toujours en guerre avec les François. Auſſi cette poſſeſſion faiſoit-elle des progrès aſſez rapides, lorſqu’un orage inattendu vint crever ſur elle.

XXIV. À quelle époque & comment les Anglois s’emparèrent de la Nouvelle-Belge.

L’Angleterre, qui n’avoit point alors avec la Hollande, ces liaiſons intimes, que l’ambition & les ſuccès de Louis XIV cimentèrent dans la ſuite entre les deux puiuances, voyoit d’un œil jaloux, un petit état à peine formé