Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/510

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L’hoſtilité, ainſi commiſe, eſt une lâche perfidie. C’eſt l’action d’une horde de ſauvages & non d’un peuple civilisé, d’un aſſaſſin de nuit & non d’un prince guerrier. Celui qui aura quelque confiance dans ſes forces & quelque élévation dans l’âme ne ſurprendra point ſon adverſaire endormi. S’il vous eſt permis d’abuſer de ma sécuriré, je puis auſſi abuſer de la vôtre. Vous me contraignez & je vous force d’être ſans ceſſe en armes ; l’état de guerre eſt permanent, & la paix n’eſt qu’un mot vuide de ſens. Ou vous avez quelque juſte motif de m’attaquer, ou vous n’en avez aucun. Si vous n’en avez aucun, vous êtes un brigand dangereux contre lequel tous devroient ſe réunir & qu’ils ſont en droit d’exterminer. Si vous en avez un, notifiez-le. C’eſt le refus de réparer une injure ou de reſtituer une choſe uſurpée qui vous autoriſera à vous jeter ſur mes poſſeſſions. Avant que d’être agreſſeur, convainquez-moi d’injuſtice. Ayez l’approbation de l’univers. Tout ce que je puis vous permettre, c’eſt de préparer ſecrètement votre vengeance ; c’eſt de diſſimuler vos projets, ſi l’on s’en alarme, & de ne laiſſer aucun intervalle entre le déni de