Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/512

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lons. La haîne publique s’arrêtoit ſur leur maître qui avoit concentré dans ſes mains tous les pouvoirs. Cet eſclavage politique déplaiſoit également, & aux Hollandois qui avoient préféré leurs plantations à leur patrie, & aux Anglois qui étoient venus les joindre. Accoutumés à la liberté, les peuples ſe montroient impatiens du joug. On paroiſſoit généralement diſposé à un ſoulèvement ou à une émigration. La fermentation ne s’arrêta que lorſqu’en 1683, la colonie fut invitée à choiſir des repréſentans pour régler, dans des aſſemblées, ce qui conviendroit à ſes intérêts.

Le colonel Dongan, chargé de cet arrangement, étoit un homme d’un eſprit hardi, étendu. Il ne ſe borna pas, comme ceux qui juſqu’alors avoient gouverné la province, à concéder des terres à quiconque ſe préſentoit pour les défricher. Ses ſoins s’étendirent aux cinq nations, trop négligées par ſes prédéceſſeurs. Les François travailloient ſans relâche à diviſer ces ſauvages, dans l’eſpérance de les aſſervir ; & ils avoient avancé ce grand ouvrage par le moyen des néophites que faiſoient leurs miſſionnaires. Il conve-