Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/513

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noit à l’Angleterre de traverſer ce plan : mais le duc d’York, qui avoit d’autres intérêts que ceux de ſon pays, vouloit que ſon lieutenant en favorisât l’exécution. Dongan, quoique catholique, s’écarta conſtamment de la direction qui lui étoit tracée ; & il traverſa de toutes ſes forces un ſyſtême qui lui paroiſſoit moins religieux que politique. Il nuiſit même de toutes les manières à la nation rivale de la ſienne ; & tous les mémoires du tems atteſtent qu’il en retarda beaucoup les progrès.

La conduite de cet habile chef étoit différente dans l’intérieur de la colonie. Par goût & par ordre il favoriſa l’établiſſement des familles de ſa communion & de la communion du prince. Une ſorte de myſtère accompagnoit cette protection. Mais auſſi-tôt que Jacques II fut monté ſur le trône, le collecteur des revenus publics, les principaux officiers, un grand nombre de citoyens ſe déclarèrent partiſans de Rome.

Cet état occaſionna une grande fermentation dans les eſprits. On s’alarma pour la cauſe proteſtante. Les gens ſages craignoient une sédition. Dongan réuſſit à contenir les mécontens : mais la révolution lui fit quitter li-