Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/519

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guliérement ſentir dans les deux guerres deſtructives qu’on eut à ſoutenir en 1744 & en 1756 contre les François. La colonie éprouva, durant ces cruelles animoſités, des maux dont elle auroit au moins évité une partie, ſi les efforts pour repouſſer ces hommes entreprenans & leurs féroces alliés euſſent été concertés à tems & mieux combinés. Il falloit que le Canada devînt, à la paix de 1763, une poſſeſſion Britannique, pour que la Nouvelle-York ſe livrât ſans intervalle, ſans embarras & ſans inquiétude à l’extenſion de ſon commerce avec les ſauvages, au défrichement de ſes plantations.

XXVII. Sol, population, commerce de la colonie.

Cette province, dont les limites n’ont été réglées qu’après les diſcuſſions les plus longues, les plus vives, les plus opiniâtres avec la Nouvelle-Angleterre, la Nouvelle-Jerſey & la Penſylvanie, forme aujourd’hui dix comtés. Elle n’a que peu d’étendue au bord de la mer ; mais en profondeur ſon territoire s’étend juſqu’au lac George ou Saint-Sacrement, & juſqu’au lac Ontario. Des montagnes ſituées entre ces deux lacs, ſort la rivière d’Hudſon, qui ne reçoit que de foibles canots durant ſoixante-cinq milles ; encore cette na-