Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/528

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terminé ſes ſatellites : car tels ſont les événemens qui, de tout tems, ont donné de la célébrité aux nations. Au milieu d’une longue & profonde tranquilité, on y auroit cultivé les campagnes, chanté quelques hymnes traditionnels à Dieu ; & répété, pendant des ſiècles, les mêmes chanſons à l’amour. Pourquoi faut-il que la peinture séduiſante de ce bonheur ſoit chimérique ? Il n’a point exiſté. Il exiſteroit, qu’au milieu de nations turbulentes & ambitieuſes, il ſeroit impoſſible qu’il durât. Quelles que puiſſent être les cauſes de l’obſcurité de la Nouvelle-Jerſey, nous lui devons donc nos conſeils ſur ſon état actuel & ſur ſon état à venir.

Sa pauvreté ne lui permettant pas, dans les commencemens, d’avoir un commerce direct avec les marchés étrangers ou éloignés, elle étoit réduite à vendre ſes denrées à Philadelphie, & plus ordinairement à New-York. Ces deux villes lui donnoient en échange quelques marchandiſes de la métropole, quelques denrées des iſles. Leurs plus riches négocians lui firent même des avances, qui la mirent de plus en plus dans la dépendance. Malgré l’accroiſſement de ſes cultures