Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/530

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étouffée de leur ombre ou offuſquée par leur éclat.

Puiſſent les vues que je préſente & les exhortations que j’adreſſe à la Nouvelle-Jerſey, ſe réaliſer ! Puiſſé-je vivre aſſez long-tems pour en être le témoin & m’en réjouir ! Le bonheur de mes ſemblables, à quelque diſtance qu’ils exiſtâſſent de moi ; ne m’a jamais été indifférent : mais je me ſuis ſenti remué d’un vif intérêt, en faveur de ceux que la ſuperſtition ou la tyrannie ont chaſſé de leur pays natal. J’ai compati à leurs peines. Lorſqu’ils ſe ſont embarqués, j’ai élevé mes yeux vers le ciel. Ma voix s’eſt mêlée au bruit des vents & des flots, qui les portoient au-delà des mers ; & je me ſuis écrié, à pluſieurs repriſes, qu’ils proſpèrent ! qu’ils proſpèrent ! qu’ils trouvent dans les régions déſertes & ſauvages qu’ils vont habiter, une félicité égale ou même ſupérieure à la nôtre ; & s’ils y fondent un empire, qu’ils ſongent à ſe garantir eux-mêmes & leur poſtérité, des fléaux dont ils ont ſenti les coups.

Fin du dix-ſeptième Livre.