Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/80

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quelle nation elles déſignent. Peut-être ne les reconnoiſſent-ils qu’aux feuilles dont les forêts jonchent continuellement la terre.

Lorſqu’on a le bonheur d’arriver à l’improviſte près de l’ennemi, il ſe fait une décharge générale de flèches, & l’on fond ſur lui le caſſe-tête à la main. S’il eſt ſur ſes gardes, ou trop bien retranché, on ſe retire, s’il eſt poſſible ; ſinon, il faut ſe battre juſqu’à la mort ou la victoire. Celui qui l’emporte achève les bleſſés qu’il ne pourroit emmener, arrache aux morts leur chevelure pour toute dépouille, & fait des priſonniers.

Le vainqueur laiſſe ſur le champ de bataille ſon caſſe-tête, où il a eu ſoin de tracer la marque de ſa nation, celle de ſa famille, & ſur-tout ſon portrait ; c’eſt-à-dire, un ovale, avec les figures peintes ſur ſon viſage. D’autres peignent toutes ces marques d’honneur, ou plutôt de victoire, ſur un tronc d’arbre, ou ſur une écorce, avec du charbon broyé dans un mélange de couleurs. On ajoute à ce trophée l’hiſtoire, non-ſeulement de la bataille, mais de toute la campagne, en caractères hiéro-