Page:Raynal - L’Homœopathie, épître aux allopathes, 1855.djvu/9

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Osa tirer le char de la route béante ;
Et, dégageant l’essieu par la fange épaissi,
— Nous voilà de niveau, dit-il, marchons ici !
Et la science alors apparut sans mystère.


Ainsi donc, en pitié des malheurs de la terre,
Et, peut-être, à dessein d’en terminer le cours,
Le ciel à nos besoins mesurait le secours.
Niera t-on les faveurs que sa main nous destine ?
Déjà, de tous côtés, rampe et meurt la routine ;
Des moyens que jadis l’homme n’eût point rêvés
Nous viennent si complets, qu’on les dirait trouvés.
D’un bout de l’univers, la moindre capitale,
Lançant à l’autre bout sa foudre horizontale,
Le temps d’écrire un mot et de frapper un coup,
Nous savons à Paris ce qu’on fait à Moscou.
La vapeur, déployant ses forces titanesques,
Donne à la Vérité des semblants romanesques.
La distance est un jeu ; nous fuyons sur le sol
Plus vite que l’oiseau dans l’air ne passe au vol ;
Et quand tout, à l’envi, se meut en concurrence,
Nous moisirions ancrés dans la vieille ignorance !
Tantales du progrès oubliés par le ciel,
Nous n’aurions point nos parts du luxe officiel !
C’est calomnier Dieu, dont la bonté prodigue
Jamais au genre humain n’ouvrit plus large digue.