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LA NAISSANCE DE VÉNUS


Tu, dea, tu rerum naturam sola gubernas.
Lucrèce.


 
Tout est bleu, tout miroite. Un souriant vertige
Sort de ce ciel si clair au coloris si pur,
Mais Vénus — ô mes vers, célébrez ce prodige ! —
S’avance suspendue entre le double azur.

La déesse est couchée au bord de sa coquille.
Le jour serpente et glisse à son torse onduleux ;
Sous son bras replié son œil embusqué brille ;
Et l’éclat de midi compose ses cheveux.

La nacre et le corail et les perles vermeilles
Qui respirent sur elle en multiples lueurs,
Racontent la féerie abondante en merveilles
De l’onde sous-marine aux riches profondeurs.