Page:Raynaud - À l’ombre de mes dieux, 1924.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Son écharpe éployée en météore flotte ;
Tout le peuple écaillé d’Amphitrite la suit ;
Un couple de ramiers lui tient lieu de pilote ;
Votre conque, ô Tritons, l’environne de bruit !

Le mystère des soirs, l’allégresse des choses,
La pompe de l’été, sur ses lèvres se joint,
Et cette explosion de flammes et de roses
Rompt la ténèbre accrue et la disperse au loin.

Tout en prend un regain de vie et de jeunesse,
L’air en tire en passant de tels sucs enivrants
Que, sur son grabat nu, le pauvre entre en liesse,
Et qu’un sursaut d’espoir redresse les mourants.