Page:Raynaud - À l’ombre de mes dieux, 1924.djvu/79

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Ô rage ! dépérir dans un relent fossile,
N’avoir qu’un tableau noir pour unique horizon,
Quand on entend en bas rire et chanter la ville
Et qu’en haut l’air se dore au faîte des maisons !

Quand des couples heureux s’attablent aux tonnelles,
Quand il est tant d’amants qui courent à travers
Les blés, et, fronts mêlés sous leur unique ombrelle,
Échangent des baisers, des serments et des vers !

C’est quand vos carillons d’allégresse, ô dimanches !
Clament la rue en fête où le groupe vermeil
Des jeunes filles passe en mousselines blanches,
Qu’un désir fou les prend d’air libre et de soleil !


III


Celui-ci, frêle et blond, brisé de langueurs mièvres,
Comme il se traîne pâle au long des corridors !
On dirait que la fleur qui saigne sur ses lèvres
D’une charge trop lourde a fait ployer son corps.