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Page:Raynaud - À l’ombre de mes dieux, 1924.djvu/80

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Ses grands yeux bleus plaintifs accusent la tristesse
Orpheline d’un cœur d’enfant trop tôt sevré,
Et ses bras languissants retombent en détresse
Comme un lierre à qui manque un appui désiré.

Celui-là, front d’athlète et qu’un crin noir ombrage,
Comme il tourne et retourne, inquiet dans ses pas,
Puissamment comparable au jeune fauve en cage
Qui réclame une issue et ne la trouve pas !

Son geste importuné de l’ardeur qui l’agite
Et du précoce émoi qui couve dans son sang,
S’use à détruire en vain son désir et s’irrite
De le voir chaque fois renaître plus puissant.

Ah ! qui dira le mal secret qui les consume
Leur brûlante insomnie et ce qui passe en eux
De révolte inutile et de sèche amertume
Et d’où leur vient ce cerne étrange autour des yeux ?

Qui dira ce qui gronde en eux de sourds murmures,
Lorsque Juillet torride, aux étouffants velours,
Règne et que le silence orageux des ramures
Pèse en anxiété sur le pavé des cours ?