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DES TEMPLIERS

La haine et l’animosité sont telles qu’on déterre et qu’on brûle les ossements des templiers morts avant l’accusation (1)[1].

La plupart des cent vingt-sept chefs d’accusation que le pape envoya aux commissaires apostoliques, aux inquisiteurs et aux évêques pour diriger les informations, paraîtront absurdes, invraisemblables, et même contradictoires.

Cette accusation suppose que lors de la réception des templiers, on leur faisait une loi expresse d’être impies dans leur croyance et dépravés dans leurs mœurs ; qu’ils reniaient Jésus-Christ ; qu’ils crachaient sur la croix, et souffraient des libertés scandaleuses.

Il serait à la fois superflu et affligeant d’entrer dans des détails à ce sujet.

Au lieu de flétrir la mémoire des persécuteurs des templiers, que ne puis-je rejeter sur l’esprit d’un siècle ignorant la honte et le succès d’une dénonciation absurde, et qui

  1. (21) Ossa cujusdam dudum defuncti scilicet M. Joannis de Thuro exhumata atque combusta.
    (Joan. canonic. Sti. Victoris)