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Les deux amies


noré de ses jolies dents jusqu’aux os et aux écorces, oublia son chagrin, et montra la plus vive gaieté.

La soirée se passa en plaisanteries qui, comme de coutume, égayèrent aux larmes Juzaine et Gringalette. Vers minuit, comme la plupart des clients se retiraient et qu’on éteignait le gaz ici et là, le clown demanda :

— Où vas-tu coucher, ma petite Gringalette ?

L’enfant ne souffla mot et redevint triste.

— Allons ! dit Bichot, tu n’es pas grosse, et Juzaine, je pense, voudra bien te faire une petite place dans son lit. N’est-ce pas, Juzaine ?

Pour toute réponse, Juzaine se jeta au cou de Gringalette et l’embrassa avec emportement.

— J’espère que vous serez de bonnes amies !

— Mais nous le sommes déjà ! répliqua Juzaine.

— Et que vous ne vous disputerez pas trop, ajouta Bichot en souriant.