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CHAPITRE VII

Comment je m’amusais au dortoir
avec Valentine

Jai eu grand peur lundi dernier. Comme la mère venait de dire la prière et avait éteint la lampe du dortoir, je m’étais glissée dans mon lit où je me préparais à dormir. Soudain j’ai senti un corps près de moi ; j’ai été tellement saisie que j’en tremble encore maintenant quand je songe à l’émotion que j’ai éprouvée. J’allais pousser un cri perçant, mais deux mains me bâillonnèrent, tandis qu’une voix bien connue me disait de ne pas être épouvantée. C’était Valentine. Elle avait traversé tout le dortoir pour venir me trouver :

— Quelle imprudence, lui dis-je.

— Bah ! fit-elle, tu crains toujours d’être punie : personne ne s’avisera de me voir.

Nous étions bien serrées dans mon lit,