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n’avaient point pitié d’elle et qui, d’ailleurs, à la faible lueur de la lampe, ne pouvaient pas voir combien ses fesses étaient endommagées. Seulement, Charlotte qui est une bonne fille, lorsque la surveillante a été endormie, au risque de recevoir le fouet elle-même, s’est approchée, sur la pointe du pied, du lit de Thérèse ; elle l’a embrassée et lui a mis dans la bouche deux pralines d’une boîte que sa marraine lui avait envoyée.

Il y a huit jours que cette scène s’est passée, puisque c’était la veille de mon arrivée au couvent, et j’ai remarqué que cette pauvre Thérèse avait encore beaucoup de peine à marcher, et que, quand elle était assise, elle remuait sans cesse, probablement parce que ses fesses lui faisaient encore mal. Enfin, ce soir, me trouvant aux latrines avec elle, j’ai vu qu’elle souffrait en se soulageant et que le trou de son derrière était rouge et tout écorché. Pauvre Thérèse ! pourvu que ces méchantes sœurs ne me fouettent pas comme elle !