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sa robe et elle m’a dit de me rendre immédiatement à la lingerie afin de me faire prendre mesure pour un caleçon. Ici, en effet, toutes les élèves en portent, on ne s’était pas aperçu que j’en manquais, et moi qui n’en portais jamais à la maison, je ne m’étais pas plainte de n’en pas avoir. Enfin on va emprisonner mon derrière, non point pour le protéger du froid, mais pour que sa vue ne choque point les yeux, et pourtant je me demande si on doit tant veiller à ce qu’il ait une couverture quand on prend soin si souvent de le découvrir. Que je le montre moi-même par maladresse ou qu’on me le fasse montrer avec intention pour m’infliger un châtiment, cela ne revient-il pas au même ? il est vrai qu’on veut peut-être, en nous le faisant toujours tenir caché, augmenter notre honte quand on nous force à le dévoiler.

La sœur Sainte-Eugénie ne peut avoir d’autres raisons, car il ne se passe point de jour qu’elle ne prenne l’une de mes camarades par l’oreille, la force à avancer au milieu de la classe, lui ordonne de s’agenouiller et après lui avoir levé succes-