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nie, la forçaient de s’agenouiller au milieu de la classe, lui troussaient ses jupes, baissaient ses caleçons et lui levaient sa chemise. Mais alors, elles poussent un cri effroyable, jettent les verges qu’elles avaient apportées et se sauvent de la classe. La sœur Sainte-Eugénie ne comprenant rien à ce qui se passe, s’approche de Charlotte, mais elle pousse comme elles un grand cri et se sauve dans la cour en appelant à l’aide.

Ce qui avait causé toute cette épouvante, c’était le derrière de Charlotte qui n’était point blanc ni rose comme le reste de son corps, mais d’un noir brillant d’ébène, ce qui faisait ressembler ses fesses à deux boulets de canon.

Dès que les sœurs furent parties, Charlotte se releva et comme nous savions ce qu’il en était, nous n’eûmes point peur de ce derrière de négresse, que Charlotte s’était fait avec deux sols de suif et un sol de noir de fumée, et que la sœur Sainte-Eugénie avait pensé ne pouvoir appartenir qu’à un possédé du diable — ne s’imaginait-elle pas, en effet, que le diable noircit tous les corps qu’il a touchés ! Elle