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mais il n’en faut pas moins céder à la force de dragon de la sœur qui met Valentine sur le ventre, aussi bien que moi, et malgré ses ruades et ses cris, lui fait rudement rougir la peau. Certes, dans un autre moment cela m’eût bien amusée de voir fesser le gros cul de Valentine, pour lequel c’était un événement plus épouvantable encore que pour le mien, car jusqu’à présent il n’avait jamais eu le fouet. Mais je suivais maintenant les mouvements de son postérieur avec indifférence. J’étais comme privée de sentiment d’après la souffrance et l’humiliation que l’on m’avait infligées. Quand elle eut bien fessé Valentine, la sœur la laissa hurler et se frotter le derrière en lui assurant ainsi que moi que demain nos fesses sauraient à quoi s’en tenir. Nous ne dormîmes pas de la nuit, tant la douleur, la honte et les menaces nous avaient causé d’émotion.

Le lendemain, dès que nous fûmes habillées, la sœur nous conduisit, les yeux en larmes et toutes tremblantes, à la Mère supérieure qui nous fit un discours interminable, mais que nous étions trop