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sortir de ce lit », dit-elle à Valentine en lui tirant les cheveux et les oreilles, et en lui donnant une paire de soufflets.

Valentine se sauve éperdue.

— Demain, continue la sœur, la Mère supérieure sera mise au courant de votre conduite.

Cependant le dortoir est en rumeur, nos amies sont toutes assises sur leur séant, écarquillant leurs yeux pleins de sommeil.

— Ah ? vous riez, je crois, me dit la sœur qui prend un mouvement de lèvres de ma part pour un sourire, « eh bien ! je vais vous apprendre à rire, vous allez voir ».

Et la voici qui, d’une main brutale, me couche sur le ventre, lève la chemise, expose mon fessier à la vue de tout le dortoir et se met à le claquer : elle frappe si fort que je ne puis m’empêcher de pousser des hurlements ; elle me laisse enfin gémissante et meurtrie, pour courir au lit de Valentine.

— Et vous aussi, dit-elle, vous allez avoir votre compte.

Je crois que Valentine résiste, qu’elle lève les jambes en l’air, qu’elle pleure, demande grâce, fait des rugissements,