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molles, la bouche sèche et tout mon corps tremblait.

Enfin paraît la sœur qui doit me fouetter. C’est la préfète elle-même, celle qui s’occupe de la discipline du couvent, et qu’on appelle pour administrer les grandes punitions. Elle arrive tranquillement, tenant à la main, avec une baguette, des verges de bouleau et un martinet de cuir à nœuds. Je frémis à la vue de ces instruments. Mon bourreau a cet air froid et indifférent qui m’exaspère encore plus qu’une expression de méchanceté.

— Allons, dit-elle aux sœurs qui l’accompagnent, qu’on la prépare.

Aussitôt les sœurs ouvrent devant moi le battant supérieur d’une petite roue qui donne accès dans un cabinet noir. Chaque battant est percé d’un trou en demi-cercle, en se joignant, les deux battants forment le cercle complet. Au bout du battant inférieur, et fixé dans le cabinet noir, est une sorte de chevalet très incliné avec un appui mobile qui s’avance en dehors par le trou en demi-cercle. L’une des sœurs surveillantes enjambe le battant fermé, pénètre dans le cabinet noir et