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Le lendemain on m’a dépouillée de tous mes vêtements et revêtue d’une robe puante de grosse laine qui sert à toutes les écolières que l’on mène en pénitence ; de plus, on m’a mis des gantelets de fer garnis de pointes pour m’empêcher de me toucher entre les jambes, enfin on m’a conduite au cachot où l’on m’a attaché à la ceinture une grosse chaîne qui tient au mur et m’enlève la faculté de parcourir ce cachot dans sa longueur, me forçant de me tenir dans un étroit espace. Le cachot n’est éclairé que par une petite fenêtre qui laisse passer un mince rayon de jour tombant sur un crucifix au-dessous duquel se trouvait accrochés un martinet et des verges, pour que toute la journée j’aie en perspective le châtiment qui m’attend chaque matin — car quand on est au cachot, le règlement du couvent veut que l’on ait le fouet tous les jours. — Il y en a même des malheureuses qui le reçoivent deux ou trois fois dans vingt-quatre heures. Pour lit, j’ai une mauvaise couverture de laine. Dans un coin une cruche d’eau et un morceau de pain noir. Une odeur infecte emplit ce cachot qui man-