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Pour un instant elle m’enlève ma ceinture et mes gantelets ; elle me donne un balai et me dit de rapproprier mon cachot après avoir jeté mes ordures dans le seau qu’elle a apporté. Comme je mets à accomplir cet ordre quelque hésitation, elle décroche les verges et m’en donne des coups sur les épaules en attendant qu’elle me châtie sur une partie plus sensible de mon corps, puis quand j’ai balayé, voyant la muraille souillée :

— Ah ! saleté ! dit-elle.

Et alors elle me force à faire une pénitence horrible : elle me fait nettoyer avec ma langue le mur que j’ai sali, punissant chaque moment de répugnance de ma part d’une cinglade à travers les jambes.

Mais le moment suprême de ma peine est arrivé. Je dois m’avancer sur le pas de la porte, de manière que les élèves qui passent puissent me voir m’agenouiller la face contre terre, relever ma robe et découvrir mon derrière aux coups de la sœur Sainte-Ursule. Quelle honte ! d’autant plus que n’ayant rien pour m’essuyer, je dois avoir les fesses toutes brunes de crotte, mais sans doute que la sœur