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Sainte-Ursule est habituée à la malpropreté des derrières qu’elle a à corriger, car elle ne me fait pas d’observation, et sans dégoût se penche sur mon pauvre cul pour le meurtrir encore. Je m’étais promis de ne pas crier, mais elle frappait si fort que je me lamentai au premier coup. Elle m’administra douze cinglées et me dit qu’elle m’en donnerait vingt le lendemain si je n’étais pas plus propre.

Quand je me relevai en pleurant j’eus la honte de voir rire les jeunes élèves qui assistaient à mon châtiment. La sœur alors baissa ma robe, me remit mes gantelets, me rattacha à la chaîne et après m’avoir donné un morceau de pain noir et renouvelé l’eau de ma cruche, elle sortit du cachot qu’elle referma avec soin, me laissant à la souffrance qu’elle venait de me causer, et à mes larmes.

La même cérémonie se renouvela tous les jours pendant une semaine, jusqu’au jour où, pour le coup de grâce, on me donna le fouet au milieu de la grande cour, devant tout le pensionnat.

Ce fut la dernière journée de mon supplice, mais aussi la plus cruelle.