mains attachées derrière le dos, à côté de la tourière qui a un martinet à la main et me tient par une corde. Toutes les élèves m’accueillent par des cris et des quolibets.
— Voilà une jolie toilette pour aller au bal.
— Un beau chapeau, j’en demanderai un comme ça pour ma fête.
— Comme elle est fière, regardez donc, Louise, on voit qu’elle a eu la croix.
— Sur son derrière, oui. Il doit être d’une belle couleur à présent.
— Elle aimait se mettre du rouge, la coquette, elle ne doit pas se plaindre.
— Il doit y avoir aussi autre chose que du rouge. Vous savez comme elle est propre !
— Ça va être drôle de la voir fesser tout à l’heure.
— Prenez garde qu’on ne vous fesse aussi, vous, méchante, dit une religieuse. Il fallait que les sœurs vinssent elles-mêmes menacer ces misérables bavardes pour les faire se taire, mais elles-mêmes, tout en restant silencieuses, ne prenaient pas moins de plaisir que leurs élèves à mon châtiment. Leur sourire, leurs yeux brillants le disaient assez.