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ment douloureuses et me remplissaient d’humiliation, celles, au contraire, que me donnait la mère sainte Ildefonse, tout en me causant beaucoup de honte et en n’étant pas précisément agréables à mon derrière, me causaient pourtant au milieu même de la souffrance, je ne sais quel singulier plaisir.

Bien qu’on m’eût surprise plus d’une fois la main sous mes jupes, on ne me mettait pas les fameux gants comme au cachot pour ne pas donner de mauvaises pensées à Germaine. Seulement, chaque matin, lorsque Germaine était descendue se laver à la pompe, la sœur me faisait lever tout en chemise, et elle me prenait les mains et me sentait les doigts en les reniflant très fort.

— Tu t’es chatouillée aujourd’hui, faisait-elle ; ou bien : Tu as mis ton doigt dans le trou de ton derrière. Dis que ce n’est pas vrai ! Ah ! cochonne, on ne te corrigera donc jamais !

— Mais, mère, ce n’est pas vrai, faisais-je toute confuse.

— Ce n’est pas vrai ? Tiens, voilà pour ton mensonge, et elle me donnait une