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qu’à la supérieure qui l’a du père abbé.

Elle sortit donc et Germaine rentra morte de peur, se glissa dans le lit, récita toutes sortes d’oraisons à haute voix pour se protéger du diable, et je crus qu’elle délirait tant elle parla longtemps. Enfin elle s’assoupit.

Après une prière, voici la mère saint Ildefonse qui rentre, moi je somnolais un peu, mais la lumière me réveilla tout à fait. La sœur se déshabille, se signe avec plus de précipitation que de coutume, car elle avait sommeil, et va se coucher ; mais au moment où elle lève le drap, elle s’arrête.

— Qu’est cela ? fait-elle.

Cela, c’était la longue traînée de pâte que, dans sa frayeur, mon petit ange de Germaine avait emportée entre ses deux fesses et venait d’abandonner dans les draps. Ah ! ma Germaine n’était plus une sainte, ni un ange aux yeux de ma mère sainte Ildefonse, je vous prie de croire. Paf ! Paf ! voici qu’elle la réveille. Germaine se réveille, crie, croit voir le diable.

— Voulez-vous me dire ce que vous avez fait, dégoûtante.