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Cette lettre m’épouvante. Quoi ! me confesser ! et à un prêtre qui a ri de me voir fouetter, et qui va savoir tout ce que j’ai commis en secret ! Je ne crois guère au silence que peut garder ce prêtre, et je m’imagine que celui-là va tout dire à ma tante. Je sais bien que je puis lui conter des mensonges, ou même sans cela ne lui rien dire, mais je suis une si mauvaise menteuse, et je dissimule si mal même mes secrets ! Lorsque le curé me demandera : « Est-ce bien tout ? » je rougirai, je me trahirai et il devinera que j’ai menti. Je pourrais à la rigueur ne pas aller à confesse, mais ma tante m’y contraindrait. Puis, j’ai beau partager avec Valentine les idées de son père, à certains moments les préjugés que m’a donné l’éducation sont plus forts que les raisonnements. Décidément, il faudra demain aller voir monsieur le curé.

11 août.

Par cette chaude nuit je ne pouvais dormir, je me tournais et me retournais