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un nœud coulant autour et serra. La corde entra dans mes chairs. Alors, me tirant, malgré ma résistance, elle m’amena sur le lit qui était au milieu de la chambre et où je dus aller tomber le ventre en avant. Benjamine tirait toujours sur la corde qui me coupait la peau, elle m’attira de telle façon que je n’eus bientôt plus que le bas du corps sur le lit ; j’avais la tête en bas et si je ne roulais pas à terre, c’est que ma tante était en train de m’attacher par les jambes avec une corde fixée au pied du lit. Elle me rejeta ma chemise et mes jupons sur la tête au point de m’étouffer, et comme si elle eût redouté mes cris. Ainsi dénudée aux yeux de Benjamine, j’eus, dans l’attente des coups, un moment horrible d’humiliation. Enfin les houssines sifflèrent. Je bondis, échappai à l’étreinte de Benjamine, m’étalant toute sous la douleur.

— Voulez-vous ne pas montrer comme cela le trou de votre derrière, dit ma tante en me claquant les fesses de la main.

J’entendis le rire ignoble de la servante, mais au moment même, les houssines me cinglèrent en travers des fesses, atteignant