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— Benjamine ! Benjamine ! Montez vite et apportez les houssines et des cordes !

À ce mot de « houssines », je sentis déjà sur mes fesses le vent et la piqûre de ces baguettes épineuses que ma tante avait coupées pour battre ses tapis. Je me dis qu’entre ces deux femmes je ne pourrais pas me défendre et qu’elles allaient m’enlever la peau. Je me débattais et luttais de toutes mes forces, espérant échapper à l’étreinte de ma tante avant que Benjamine n’arrivât avec les houssines. Mais ma tante était beaucoup plus forte que moi, et je ne résistais plus que par entêtement quand Benjamine entra sans la chambre. Elle eut un cri de surprise en voyant ma tante acharnée contre mon cul, mais le désordre de ma chambre l’étonna davantage.

— Elle a donc tout brisé ?

— Oui, mais elle va le payer, et bien ! Venez me la tenir que je la fouette !

Benjamine cherchait à me prendre le corps, mais prudemment, en se gardant de mes ruades aussi bien que de mes dents et de mes ongles. Enfin elle me saisit les deux mains, les unit, me passa