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— Enfin si un mari est vieux, laid, répugnant ?

— Eh bien, on prend un amant ! Moi, j’en ai deux, j’en ai eu trois un moment.

— Oh ! Et s’il te fait des scènes de jalousie ?

— On lui en fait d’abord, ça lui coupe ses tirades.

— Mais cela doit être affreux de vivre avec un homme que l’on n’aime pas quand on en aime un autre.

— Tu parles d’amour, petite gosseline, comme si tu savais ce que c’était !

— Mais oui, je sais.

— Non, tu ne sais pas, mais veux-tu que je te montre ?

Valentine me tenait embrassée, et sa bouche qui sentait une bonne odeur de fruit, m’envoyait une haleine grisante, tandis que les boucles de ses cheveux jouaient sur mes épaules, m’effleuraient l’oreille d’une chatouille mignonne.

Mon cœur battait, mes seins se soulevaient dans mon corsage, ma langue devenait sèche ; je sentais en moi comme un démon prisonnier qui alourdissait et enflammait ma chair. Le bois chaud du