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banc me causait une délicieuse sensation, j’avançais sous ma robe mes chairs secrètes et je jouissais infiniment de ce contact. Valentine, sans me lâcher, se souleva à demi, regarda par l’entrée de la charmille si elle ne voyait personne.

— L’herbe est douce, là, derrière le banc, le dossier nous protégera s’il venait quelqu’un.

— Je n’ose pas, si ma tante venait.

— Je suis là, moi, je ne suis pas une pensionnaire, je pense. Allons, petite sotte.

Et d’un brusque mouvement elle me poussa sous le banc, je glissai, elle me renversa et retourna mon corps, indolent, voluptueux, qui s’abandonnait à sa caresse. Vivement, d’une main agitée par la fièvre, elle leva ma jupe de mousseline.

— Comme elle sont rouges ! dit-elle. Oh ! cette écorchure. C’est la fessée sans doute ! Pauvre Rose. N’importe ! En as-tu de belles fesses, les miennes aussi sont belles. Tiens, regarde-les.

Et elle se retroussa. Ses jambes étaient longues, elle avait la cuisse large et forte,