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valoir, à cause de ma robe gâtée, une sévère remontrance ; quand madame Dangevert, Valentine et ma tante entrèrent dans le vestibule. Je restai immobile et toute honteuse, ne sachant quelle contenance tenir : j’eusse bien voulu me sauver.

— Eh bien Rose, qu’avez-vous ? demandait déjà ma tante.

Manon qui passait me tira encore d’embarras.

— Mademoiselle était si pressée de voir madame Dangevert et son amie, qu’elle a failli se casser les bras, les jambes et la tête. Heureusement qu’elle en est quitte pour avoir déchiré sa robe.

— La pauvre enfant ! s’écria madame Dangevert, elle souffre peut-être beaucoup.

Tout le monde alors s’empressa autour de moi, et ma tante elle-même, dont j’attendais des claques, ne me donna que des soins et des caresses ; je fus si émue de tant de bontés que j’en avais les larmes aux yeux : on crut que je pleurais à cause du mal que je m’étais fait en tombant et ma tante me releva mes robes pour examiner mes genoux. Ils étaient écorchés et