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de joie. À un moment le bailli, qui était à ma gauche, passa la main sous mon derrière ; je fus près de jeter un cri ; je ne sais pourquoi je me retins.

Après trois quarts d’heure environ, nous arrivâmes à une auberge, où on laissa la voiture, puis nous nous dirigeâmes à pied vers le château qui était tout proche. Madame Dangevert fut surprise des beaux arbres qu’entouraient les remparts en ruine. Ma tante qui connaissait fort bien l’endroit pour y être venue plusieurs fois, nous servit de guide. Comme la compagnie s’engageait dans l’allée principale, Valentine me retint à l’entrée et lorsque tout le monde fut éloigné sans faire attention à nous, elle se jeta dans un petit sentier qui se perdait sous bois et me fit signe de la suivre. Quand nous fûmes toutes deux assez loin du chemin et au milieu des arbres, je commençais à avoir peur. Les yeux de Valentine avaient encore plus d’éclat que tout à l’heure.

— Asseois-toi là, me dit-elle, là tout près de moi. Je t’ai demandé de me dire ce que tu faisais le soir dans ton lit toute