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son pauvre cul me fit pitié. Pourtant le jeu me plaisait tellement qu’après une courte hésitation, je ne pus me refuser au plaisir de lui donner quelques cinglées qui, quoique légères, lui firent pousser de grands cris. Elle réussit enfin à m’échapper ; je la vis, avant que j’aie eu l’idée de la retenir, se glisser tout d’un coup sur les mains, se relever, rabattre ses jupons et se mettre à fuir à toutes jambes. Depuis, elle n’a jamais voulu revenir jouer avec moi, me trouvant sans doute trop cruelle. Heureusement qu’elle n’a rien dit, à sa maman, de nos jeux, ce que j’avais craint un instant.

Pendant quelques jours, j’ai donc été contrainte de jouer toute seule à la maîtresse d’école. Je montais dans une chambre de débarras qui se trouvait au second étage de la maison, et où il y avait une glace. Après avoir fermé la porte à clef, je m’agenouillais en tournant le dos à la glace, la tête renversée sur le plancher, de manière à voir l’image que réfléchissait le miroir. Alors me retroussant les jupes, je faisais à la fois la maîtresse et l’élève : mon derrière était à l’enfant coupable et