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CHAPITRE IV

Les pêches volées

Comme Manon était malade, elle a demandé à partir dans sa famille. Cette séparation m’a causé beaucoup de peine, Manon m’aimait tant ! Nous avons pleuré ensemble.

— Je reviendrai quand je serai bien, mamz’elle, m’a-t-elle dit.

En attendant, la servante qui la remplace me fait horreur. C’est une grande ricaneuse, qui a l’air de se moquer de moi. Qu’elle marche droit, ou sinon j’avertirai ma tante. Mais, j’y songe, ma tante voudra-t-elle m’écouter ? J’ai remarqué depuis quelques temps un grand changement dans ses manières d’être avec moi. Sans doute elle n’a jamais été bonne, ni douce, mais si elle m’adressait des reproches, c’était tranquillement et sans une