Page:Rebell - Journal d’une enfant vicieuse, 1979.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
66

menace, comme elle fait à présent. Elle me donnait bien parfois, et même assez souvent, des claques, mais c’était par vivacité, elle le regrettait presque ensuite, et si elle me menaçait du fouet, elle ne me l’avait jamais donné qu’une fois, quand j’étais toute petite et du temps que ma pauvre maman vivait. Or, maintenant je vois qu’il suffirait d’un léger manquement à mon devoir pour qu’elle m’administrât la correction. Manon prétend que c’est l’abbé Plancheteau, le confesseur de ma tante, qui est cause de ce changement. Il est venu, il y a quelques jours, à la maison, et Manon a entendu une partie de la conversation qu’ils ont eue dans le salon.

— Elle est paresseuse, désobéissante, emportée, a dit ma tante en parlant de moi.

— Eh bien ! a répondu le Plancheteau, il faut lui donner le fouet. Vous savez les paroles du roi Salomon : « N’épargnez point la correction à l’enfant ; vous le frapperez avec la verge, et vous délivrerez son âme de l’enfer. »

— Vous avez raison, mon père, a