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repris ma tante, je vois que je ne l’ai pas traitée jusqu’ici avec assez de sévérité. Mais soyez sûr que dans l’avenir vous n’aurez rien à me reprocher.

Le vilain homme ! je le déteste. Je n’étais pas trop malheureuse chez ma tante, et maintenant je sens que la vie va être terrible pour moi… c’est ce méchant prêtre qui en sera la cause.

Moi qui m’amusais tant à jouer au fouet avec Valentine et la petite Mathurine, voici que l’idée que je puis le recevoir pour tout de bon me couvre de honte et me gâte mes plus agréables récréations. L’autre jour, ma tante, en se mettant à table, devant Rosalie, cette nouvelle domestique que je hais de plus en plus, a tiré de dessous son manteau un martinet de cuir :

— Je l’ai acheté pour vous, Mademoiselle, m’a-t-elle dit, je vois que la bonté ne vous profite point, et que, n’étant pas meilleure que les autres enfants, vous avez besoin comme eux de certains remèdes cuisants que je ne me ferai pas faute de vous appliquer. Oui ! vous sentirez la