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fessée, dit-on autour de moi. On ne trouva pas d’autre parole de consolation.

Hier matin, comme je souffrais encore du fouet que ma tante m’avait donné la veille et que je restais au lit, elle est venue, le martinet à la main, et prétendant que je devais être levée à cette heure, elle m’a fait m’étendre sur le ventre, a repoussé le drap et levé la chemise et puis, sans égard pour mon pauvre cul, m’a appliqué sept ou huit coups qui ont augmenté encore ma souffrance.

— Puisque vous n’avez pas dans la tête la pensée de bien faire, il faut que vous l’ayez dans le derrière, a-t-elle dit. Vos fesses fouettées vous rappelleront votre devoir.

Je me levai, me retenant à peine de crier. J’étais anéantie, je n’osais lever les yeux ni la tête, et je craignais qu’elle me vît pleurer.

— Ah ! disais-je, si maman était là !

Aujourd’hui Valentine est venue, je ne lui ai point dit ce qui m’était arrivé, j’en aurais eu trop de honte ; quoiqu’elle eût remarqué mes yeux rouges, elle se doutait si peu de ce que j’avais reçu, qu’elle