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mouvement que le bol de vinaigre s’échappa des mains de ma tante et que je me relevai et m’enfuis au milieu des rires des gens du village qui venant à passer devant le jardin avaient assisté à ma correction et s’en étaient divertis. J’allai me cacher dans ma chambre, où je me jetai sur mon lit à plat ventre et pleurai : je ne pouvais plus m’asseoir sur mon postérieur, tant il me faisait mal. Pourtant malgré mes souffrances, mes yeux rouges et bien que je fusse condamnée au pain et à l’eau pour huit jours, je dus me présenter au dîner. Ma tante prit soin de dire à tous ses invités que j’avais reçu le fouet et la honte de voir tous ces regards railleurs attachés sur moi me fit presque autant souffrir que la correction que j’avais reçue dans la journée. Pour augmenter mon humiliation, à la fin du dîner, ma tante sentant une mauvaise odeur, s’imagina que je n’avais pas changé de chemise et que je ne m’étais pas lavé le derrière, et elle me troussa au milieu de tous ses invités qui purent voir, de la sorte, mes fesses rouges et rayées par les verges.

— Je crois qu’elle a eu une bonne