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pas suivre le droit chemin, elles auront la vie dure.

— Oh ! répondit Madame Dangevert, ce ne sont pas de méchantes enfants ; seulement elles ont besoin qu’on veille d’un peu près sur elles.

— Soyez persuadée que nous n’y manquerons pas, fit alors la sœur.

L’entretien se termina là. Madame Dangevert nous embrassa et remonta en voiture. Nous entendîmes le roulement de la chaise de poste avec une profonde tristesse.

La mère supérieure appela alors une des sœurs qui travaillait dans sa chambre et lui chuchota quelques mots si bas que nous n’entendîmes pas. Cette religieuse nous pria de la suivre, nous disant qu’elle allait nous faire connaître notre nouvelle demeure, nous présenter à nos condisciples et nos maîtresses.

Comme nous passions dans la cour, devant une porte entrouverte, nous entendîmes des cris perçants et nous vîmes une grosses fille d’une quinzaine d’années, les joues rouges et tout en pleurs, qui se débattait sous l’étreinte d’une sœur qui