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Il était neuf heures et déjà tout était obscur dans la cour du couvent. Je reconnus à grand-peine l’escalier du dortoir. Comme je le montais, je sentis quelqu’un qui me saisissait le derrière et me le pinçait ; je me détournai et je reconnus une de mes voisines de table qui riait sous cape. Je parvins à me dégager, montai à la hâte au dortoir et me glissai dans mon lit où je ne tardai pas à m’endormir, malgré la nouveauté des lieux et des personnes avec lesquels je venais de faire connaissance. Comme je me réveillais le lendemain avant que la religieuse qui se trouvait dans le dortoir eût sonné la cloche, je sentis un baiser sur la bouche et deux bras qui m’entourèrent le cou ; c’était Valentine qui s’était levée de son lit pour m’embrasser.

Le réveil est à six heures du matin. On fait la prière, on descend à l’étude travailler jusqu’à huit heures ; nous assistons ensuite à la messe que vient dire l’aumônier du couvent, nous déjeunons, puis nous avons une leçon que nous donne une des sœurs. À une heure a lieu le dîner, et