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IV
AVANT-PROPOS

traiter de jargon et de bégaiement la haute morale des Épîtres. Les docteurs éminents de toutes les sectes ont commenté à l’envi ces œuvres sublimes ; et il ne se passe point de jour que quelque vénérable pasteur, voire quelque historien sans religion, qui cherche la vérité pour son compte, ne se demande avec angoisse devant tel verset : « Qu’a voulu dire le saint ? » humiliant ainsi devant le souvenir de cet homme sans lettres, l’orgueil d’un excellent philologue, d’un humaniste distingué, membre de l’Institut, professeur à Bonn ou à Oxford.

Triomphe touchant des simples ! Avec son langage rude et obscur, Paul s’est fait plus d’admirateurs que s’il se fût exprimé clairement. Tout le monde s’est piqué de connaître une vertu si abrupte, et les plus belles intelligences des siècles ont pris, pour collaborer à leurs doctes fantaisies, un saint d’un crédit si général qu’il n’est personne qui ne lui prête.

C’est réellement un don admirable que possède l’humanité moderne de découvrir, dans les paroles et les actes à première