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LA SAISON

pense à lui, et ça me fait tout supporter avec courage. Ainsi, tu ne l’aurais pas cru, je n’ai pas versé une larme au départ de mon amant le questeur ! »

Cadicia, toute heureuse d’abord à la joie de son amie, faisait maintenant la moue. Elle semblait choquée que Statilia lui préférât cette petite graine. Mais ce ne fut qu’un nuage : avec une tendre vivacité, elle prit la taille de Statilia.

« Dis-moi, mon cœur, tu viendras me voir, n’est-ce pas ? Si tu savais la jolie maison que j’habite devant la mer ! C’est d’un luxe inouï ! Mon amant est riche, riche ; tu ne t’en fais pas idée !

— C’est impossible, répliqua Statilia. Je ne puis pas confier mon fils aux esclaves : ces gens-là ne